Lune qui prend l'horizon de toute part,

  Qui accompagne Ezra comme un soutient solennel,

  Qui éblouit de sa douce clarté les ames les plus avantagées comme les plus batardes.

  Qui sommeille le jour et veille la nuit en faisant son tour, une merveille.

  Pourquoi as-tu donc choisi cette sombre phase,

  Pour me hanter et me mettre en stase ?

  Mon idéal est immoralement humain,

  Et hypocrite serait celui qui serein,

  Puisse dire ou écrire sur l'écrin,

  Protégeant ma bo?te de Pandore,

  ? Cesse Ruh, car jamais ils n'auraient voulu cela de toi. ?

  Sans le savoir, ou en le sachant, ils ont tort.

  Alors pourquoi les avoir amené à moi ?

  Devant Ruh, les esprits de son frère Habib et sa fille Léa étaient assis avec lui.

  L'enfant se balancer ; un véritable roseau.

  Le second qui jadis fut beau, avait l'oeil crevé : celui que le vivant portait et avec lequel il le fixe.

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  Son poing était sur la table, signe d'un mécontentement haut.

  - Tu vas recommencer ? Emmener tout ce petit monde à la morgue ?

  Plus le temps passe et plus tu deviens la petitesse de l'espèce humaine,

  Une créature qui vaut moins que le criminel jouant de l'orgue,

  à d'autres criminels qui l'ont pris comme esclave par les veines.

  Habib attrape Ruh par le col.

  - Bient?t, Fant?me, Archal ou Pulvar, aura ta peau.

  - Arrête papa Habib ! Cria Léa de toutes ses forces.

  - Je savais que je vous trouverai ici mes p'tits poireaux.

  Crone venait d'ouvrir rapidement la porte, dissipant les illusions.

  - Vous dormez ?

  Ezra était en train d'apprécier les soins de Crones, et fit rapidement signe de la tête pour répondre.

  Ruh continuait de regarder la chaise vide d'existence altérée.

  Alors le gar?on sauta sur celle-ci.

  - Haha tu voulais que je m'assieds face à toi p'tit brocolis !

  Dis-moi le fond de ta pensée ! Je veux tout savoir ! Oooh oui ! Tout tout tout tout tout !

  Crone se met à tourner en faisant balancer sa chaise en répétant "tout" et en faisant voler des fleurs.

  - Ezra peut tout matérialiser avec ses toiles. J'ai le plan, on part dans une heure.

  - Déjà !?

  - La nouvelle a d? arriver chez eux. Nous fêtons une victoire mystique, de l'autre c?té du miroir,

  Ils font face à un destin tragique.

  Leur martyre donne du crédit à leurs actions,

  Alors ils se préparent s?rement à marcher sur le village pour y faire une démonstration,

  De leur force mais surtout :

  Nous donner leurs funestes,

  Faire tomber nos corps d'un geste.

  En d'autres termes, on va leur mettre un coup d'avance,

  Comme le font les grands conquérants.

  . . . .

  Le trio quitta le village sous la discrétion lunaire,

  à dos de chevaux de fleurs,

  Ruh se disait qu'il allait peut-être voir ces animaux de ses propres yeux d'ici quelques heures :

  Seuls les Tarshkiliens en possèdent, ils en sont devenus les ma?tres.

  Pendant qu'ils galopents à belle vitesse,

  Il se demande, en fixant l'astre dans le ciel

  ? Pourrai-je un jour surplomber l'horizon comme lui, l'exceptionnel ?

  J'y ferai pleuvoir ma rage comme du saphir fondu et bouillant sur toute la surface de la Terre. ?